1 mètre de livre pour se faire une vraie culture
Il faut passer à travers à peu près 1 mètre de classiques, en livres de poche, pour se faire une culture décente. Ce n'est pas beaucoup pour des intellos, des profs, des rats de bibliothèque ou toutes autres sortes de mangeurs de livres. Mais pour des gens comme moi, qui ont réussis à esquiver toutes lecture complète d'un livre jusqu'au lycée, des gens qui ont grandi dans un monde où la lecture n'est pas valorisée ou bien des gens qui ont simplement des difficultés de lectures, 1 mètre, c'est au-dessus de nos forces. En tous cas c'est ce que l'on croit. Et puis surtout : Pourquoi ? "A quoi bon ?" Qu'est-ce que j'ai à y gagner ? De ce côté-ci du mètre, tout ça n'a pas grand intérêt. Me changer ? en quoi ? Le premier de la classe ? Celui qui est bien coiffé par sa maman et passe ses mercredis au CDI est plutôt à l'opposé de ce à quoi j'ai envie de ressembler. Quand on a entre 15 et 25 ans, on a bien mieux à faire que de se triturer le cerveau avec des histoires de vieux bonhommes qui parlent de choses qui ne nous intéressent pas. Qu'est-ce que je pourrais bien avoir à faire avec Platon, Shakespeare, Cervantes, Lao Tseu, Pascal, Spinoza, Nietzsche, Proust, Kafka, Brontë, Céline ou Nabokov ? ... Et bien justement "De ce côté-ci du mètre" on n’aura pas la réponse. Il faut avoir traversé ce mètre pour savoir pourquoi ! SAVOIR POURQUOI !
Moi qui me vante d'être "technologist", c'est à dire au fait du fonctionnement, des impacts et des évolutions technologiques qui font bouger nos sociétés, je le pense sincèrement, la lecture est la technologie la plus avancée, en termes de puissance transformatrice, que nous ayons maitrisé. La chimie, l'électricité, le nucléaire et le numérique ont des pouvoirs formidables. Les bio technologies, l'intelligence artificielle et l'informatique quantique dépasserons peut-être le pouvoir de la lecture mais aujourd'hui encore, la seule technologie capable de "transférer" la pensée d'un individu vers la pensée d'un autre individu s'appelle la lecture. Comment fonctionne-elle exactement ? Je ne suis pas sûr mais je me dis que le fait de lire en silence un texte nous fait "parler cette petite voix dans la tête" que nous appelons pensée selon les mots qui ont été posés par celui qui les a écrits. Serait-ce aussi simple ? Pourquoi pas ? Toi-même qui me lis, tu m’entends dans ta tête. C'est toi, ou c'est moi qui pense ?
"Bon, et même si je le traverse, ton mètre... quand je saurais "pourquoi" j'ai lu tout ça, est ce que je serais bien avancé ?". C'est vrai, jusque-là je te propose une aventure difficile et solitaire avec pour seul objectif une phrase mystérieuse et pour seule garantie la foi que tu pourrais avoir en quelqu'un qui roule à vélo (et pas en Bentley) et qui n'as même pas 1000 followers sur Insta. Ce que je peux te dire c'est que si tu es comme moi, on t'a donné une idée fausse de ce qu'est la culture. Au lieu de te dire qu'elle était à toi autant qu'à tout autre, on te la présenté comme un temple, accessible uniquement à certains élus, dont tu ne fais pas parti. Au lieu de t'apprendre à t'en servir on t'a bien fait comprendre que seuls des génies pouvaient y contribuer et que par conséquent tu n'étais pas invité. Mais c'est faux. Ma définition de la culture est la suivante : l'intelligence qui se trouve en dehors de notre boite crânienne. L'intelligence qui est ENTRE NOUS. La culture c'est aussi "ce que tout le monde sait", et pourquoi toi tu ne le saurais pas ? On sait que c'est normal de perdre ses dents à 6 ans, de prendre ses parents pour des cons à 14, de s'intéresser aux garçons ou aux filles à 16, de trouver l'amour, de se galérer en tant que parents, d'avoir envie « d'aller voir ailleurs », de tomber sur des cons, d'échouer, de réussir parfois, de se fatiguer, de devenir amer, ou pas, de devenir nostalgique, de vieillir etc... On ne le sait pas parce qu’on l'a vécu où parce qu’on l'a deviné. On le sait parce que "tout le monde le sait". C'est la culture. De la même façon on sait qu'il faut désinfecter une plaie, que les cuisines des autres pays renferment des trésors de saveurs, qu'il existe des musiques qui consolent l'âme ou encore "on sait" que la corruption pourri une société... La culture. Et puis on sait que la tolérance n'est pas un vain mot, que notre liberté s'arrête là où commence celle des autres et enfin que nous sommes liés, bon gré mal gré, non seulement avec tous les hommes et les femmes de cette petite planète mais avec aussi tous ceux et celles qui sont venues avant nous, tous ceux qui viendrons après, et tout ce qui vie, a vécu ou vivra, sur ce petit caillou rond, perdu au milieu d'un espace infini.
L'infini ... 1 mètre ...
La seule chose qui puisse t'empêcher de traverser ce mètre, ce serait un manque de COURAGE.
Quelle drôle d'idée ! à l'heure de la dématérialisation, un bout d'bois !? Oui un bout de bois, quelque chose de concret. Un bout de bois que l'on peut accrochez joliment au mur de sa chambre, de son salon, dans le garage … ou pourquoi pas dans les toilettes :) Un bout de bois qui expose fièrement là où l'on en est dans son épreuve pour devenir quelqu'un de juste et qui, en même temps, remet à sa place (et à son échelle !) ce monstre qu'on appelle "Culture". Un bout de bois avec un index coulissant (oui un curseur), qui permet de montrer le chemin parcouru et le chemin qu'il nous reste à parcourir.
Ensuite, si j’arrive avec l’aide de plus compétents que moi, à établir la meilleure liste possible pour ce mètre de lecture, avec les références, édition, prix… etc. Chacun pourra choisir de rejoindre ceux qui se sont lancé dans cette aventure individuelle, ce club de gens qui ne se connaissent pas mais qui partage beaucoup.